Séchage d'une chape humide

Séchage d'une chape humide

Séchage d’une chape humide 

Les chapes de mortier sont composées de 3 éléments principaux : le sable de Rhin, le ciment et l’eau (et éventuellement quelques additifs). L’eau réagit avec les molécules de ciment pour former des bâtonnets qui s’entremêlent et qui vont permettre la prise du mélange. Ce processus peut prendre plusieurs jours ou plusieurs heures en fonction  de l’utilisation d’additifs permettant d’accélérer ou ralentir la prise

Avant toute chose, éliminons la confusion entre « prise » et « séchage ».

                La prise est la réaction chimique par laquelle le ciment se lie avec l’eau pour former l’agrégat solide.

Le séchage intervient après la prise. L’excès d’eau est évacué par écoulement et évaporation, idéalement, avec un déshumidificateur.

Pourquoi y a-t-il un excès d’eau ?
L’eau du mélange permet également d’obtenir la fluidité adéquate à la mise en œuvre du mortier.

A la pose de la chape, le mélange semble pourtant sec…
                c’est vrai, les chapistes mouillent peu le mortier de la chape mais le tirage n’est rendu possible qu’en ajoutant un petit surplus d’eau. Ce surplus d’eau est répartie dans toute l’épaisseur de la chape et y restera après la prise jusqu’à son évaporation.

                              

Sécher une chape humide.

La durée d’assèchement d’une chape va varier de plusieurs facteurs :

L’épaisseur de la chape : L’eau qui se trouve au cœur de la chape doit migrer vers la surface pour pouvoir s’évaporer. Ce transfert s’opère par capillarité et grâce à l’équilibre des tensions de surface. Ces tensions superficielles sont des forces très faibles.

L’évaporation constante de l’eau qui a migré à la surface tend à refroidir les matériaux et l’ambiance.  La baisse de température qui en résulte ralentit d’avantage l’évacuation de l’humidité. 

La température d’ambiance :  Plus la température de l’air dans le bâtiment est élevé, plus sa capacité à absorber et transporter l’humidité va augmenter. Il n’est pas inutile de maintenir une température supérieure à 12 degrés dans les locaux pour permettre le séchage.

La richesse du mélange en eau et en ciment. 

La température des matériaux : Avec une augmentation de la température des matériaux, on constate une accélération de l’évaporation.

L’humidité à l’extérieur du bâtiment et la ventilation : Malgré l’amélioration constante de l’isolation et de l’étanchéité de l’air, les bâtiments ne sont pas parfaitement étanches. Une partie de l’humidité qui se trouve dans l’atmosphère va pénétrer avec l’air par les interstices. Cette humidité qui vient de l’extérieur participe à l’augmentation ou au maintien du taux d’hygrométrie élevé à l’intérieur. 

La configuration de l’espace intérieur : Un espace confiné présentera une atmosphère statique. Cette atmosphère statique se charge d’humidité et parce qu’elle bouge peu, maintient un équilibre des pressions partielles avec l’eau contenue dans les matériaux.  Si l’humidité est en équilibre dans les matériaux et dans l’air, il n’y aura pas d’évaporation.

L’utilisation de canons à chaleurs : Ils peuvent présenter un double effet d’une part en augmentant la température ce qui est bon pour l’évaporation  mais d’autre part, dans le cas des chauffages à combustion directe, présente un désavantage majeur : ils produisent énormément de vapeur d’eau qui peut se condenser dans une partie plus froide. Notons qu’une utilisation inadaptée des canons à chaleur peut provoquer des fissures.

                La finition à poser sur la chape et le taux d’humidité résiduel à obtenir. La pose d’un parquet massif nécessite un taux d’humidité massique de l’ordre de 2%.

 L’utilisation d’un déshumidificateur : l’utilisation du déshumidificateur permet de maintenir constamment un taux d’hygrométrie de l’ordre de 30% dans le bâtiment et d’augmenter la température sensiblement des bâtiments bien isolés.

L’ajout des ventilateurs, permet d’activer l’évaporation en ajoutant une action mécanique et également permet de vaincre les forces de friction et contourner les obstacles. Même les endroits les plus isolés peuvent être séchés.

L’utilisation de chauffages supplémentaires : dans les bâtiments plus grands ou moins bien isolés, un chauffage d’appoint peut s’avérer nécessaire car l’eau s’évapore moins lorsque la température est basse.  Il est toujours préférable d’utiliser un chauffage électrique ou le chauffage définitif afin d’éviter de diffuser les résidus de combustion dans le bâtiment.  Si ce n’est pas possible, nous préconisons un système de chauffage au gaz comportant un thermostat et tout en  surdimensionnement le déshumidificateur pour évacuer le complément de vapeur d’eau produite par la combustion.

VRAI et FAUX :

Certains professionnels préconisent de laisser sécher la chape à raison d’une semaine par centimètre d’épaisseur. Dans cette affirmation, il est vrai que plus une chape est épaisse, plus son séchage va être long. Mais cette méthode empirique et plus qu’approximative ne permet pas de prendre en considération les éléments les plus importants nommés ci-dessus. D’autre part, rien de permet d’affirmer que la relation est aussi linéaire.

Vous avez entendu qu’il ne faut pas utiliser un déshumidificateur car il peut provoquer des fissures ou le soulèvement de la chape.  FAUX :  il faut effectivement s’assurer que la prise soit suffisante avant de placer un déshumidificateur.  Placer un déshumidificateur trop rapidement peut provoquer dans certaines conditions de température un pelage de la chape et une moins bonne qualité de l’agrégat en particulier en surface. Les fissures sont en général dues à des chocs thermiques ou la stabilité des sous couches.  Respectez un délai de 3 à 4 jours après la pose de la chape avant de placer un déshumidificateur.

PLUS D'INFO    LES DESHUMIDIFICATEURS


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